Login

EUROPEAN DAIRY FARMERS Les coûts déterminent la rentabilité

Les analyses du réseau européen des éleveurs laitiers montrent que la rentabilité dépend d'abord de leur manière de travailler. Le prix du lait ou la taille des élevages pèsent moins.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les comparaisons des coûts de production représentent toujours un temps fort lors du congrès annuel des éleveurs adhérents au réseau EDF (voir encadré). L'Irlande et le Royaume-Uni restent les leaders du low cost tandis que la Suisse et la Suède, talonnées par le Danemark et l'Italie, sont les pays les plus dépensiers. La France se situe en position intermédiaire. En moyenne, entre les plus et les moins rentables, les différences sont minimes en terme de prix du lait. Mais les recettes non-laitières pèsent davantage chez les plus performants. La taille du troupeau ne semble pas déterminante non plus. On trouve des « petits » élevages (60 à 70 vaches) chez les meilleurs. Mais ils en possèdent, en moyenne, 294 contre 98 pour les moins rentables. C'est le niveau des charges qui explique le mieux les écarts de rentabilité. Rien à dire sur les charges opérationnelles (voir graphique).

Préparer la chute des DPU

En revanche, les écarts se creusent sur les charges de structure. Les plus performants disposent d'un capital investi en bâtiment et équipement de 2 096 €/vache quand le quart le moins rentable est à 3 880 €. Et ils utilisent 93 % des places contre 88 %. La mécanisation s'élève à 752 €/vache pour les premiers mais 1 144 € pour les autres. Et malgré ces investissements supplémentaires, les éleveurs les moins rentables consacrent davantage de temps aux tâches opérationnelles : 56 heures/vache/an contre 40. « Ces constats doivent conduire les éleveurs à réfléchir à leur façon de travailler, analyse Steffi Wille d'EDF. Le temps n'a pas la même valeur selon son utilisation. On estime qu'il est valorisé à 15 /heure pour le travail opérationnel, mais à 1 000 quand il s'agit d'élaborer une stratégie. » Ceci avantage les gros élevages, qui peuvent plus facilement déléguer. Cette réflexion s'impose à l'heure où les DPU risquent de chuter.

PASCALE LE CANN

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement